L’attaque eclair de la RUSSIE contre la capitale ukrainienne, Kyiv, a ete un echec. Sa guerre d’artillerie rampante pour s’emparer de la region orientale du Donbass s’est arretee dans le sang. Il a perdu une partie du territoire vole au sud de la ville de Kharkiv et a annonce cette semaine un retrait de Kherson, la seule capitale provinciale qu’il avait capturee depuis son invasion en fevrier.
A chaque revers, Vladimir Poutine, le president russe, a cherche de nouvelles facons de tourmenter l’Ukraine. Le dernier en date est un bombardement incessant qui cherche a detruire l’infrastructure de l’Ukraine. Les habitants de la capitale ont ete informes qu’ils pourraient devoir evacuer si le reseau electrique s’effondre, interrompant les services d’eau et d’egouts.
Les coupures de courant n’ont pas sape la volonte de l’Ukraine de se battre. Mais ils rappellent que, huit mois apres son invasion non provoquee, M. Poutine continue de chercher des moyens de faire monter les encheres. Certains craignent qu’il ne fasse sauter un barrage sur le Dniepr, comme Staline l’a fait en 1941, pour ralentir l’avancee de ses adversaires.
L’assaut russe en constante evolution souleve egalement une question delicate : combien de temps l’Amerique et l’Europe continueront-elles a fournir a l’Ukraine les milliards de dollars d’aide militaire et economique dont elle a besoin chaque mois pour repousser la Russie ? « Aussi longtemps qu’il le faudra », disent les dirigeants occidentaux. Mais nombre de leurs citoyens rejettent l’idee de financer un conflit indefini avec la Russie. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Rome le 5 novembre, appelant a la fin des combats. « Nous ne voulons pas la guerre. Pas d’armes, pas de sanctions. Ou est la diplomatie ? lire une pancarte.
Washington mefiant
En Amerique aussi, des questions ont ete soulevees. Les democrates d’extreme gauche ont recemment lance un appel, rapidement retracte, a des negociations. Les gains des republicains americains d’abord lors des elections de mi-mandat du 8 novembre, bien que plus faibles que prevu, rappellent que la politique americaine pourrait changer radicalement apres la prochaine election presidentielle, dans deux ans, et avec elle la politique sur l’Ukraine.
Jake Sullivan, le conseiller a la securite nationale de M. Biden, s’est rendu a l’improviste a Kyiv le 4 novembre pour promettre un soutien « indefectible ». Mais il a egalement exhorte l’Ukraine a reflechir a de futures conditions de paix. Il est apparu depuis qu’il a ete en contact avec ses homologues russes, pour les avertir de ne pas utiliser d’armes nucleaires. Le 9 novembre, M. Biden a declare que la Russie et l’Ukraine « panseraient leurs blessures » apres la bataille de Kherson et pourraient alors etre pretes a un compromis. Il a insiste sur le fait qu’il ne dirait pas a l’Ukraine quoi faire.
En prive, les responsables occidentaux et ukrainiens commencent a se demander a quoi pourrait ressembler un resultat stable. L’Ukraine deviendra-t-elle une nouvelle Finlande, contrainte de ceder des terres a ses envahisseurs et de rester neutre pendant des decennies ? Ou une autre Allemagne de l’Ouest, avec son territoire national divise par la guerre et sa moitie democratique absorbee par l’OTAN ? Un modele tres discute est Israel, un pays constamment menace qui a ete capable de se defendre sans alliances formelles mais avec une aide militaire importante de l’Amerique.
Les termes precis de tout reglement negocie dependent de ce qui se passe sur le champ de bataille. Il y aura probablement beaucoup plus de combats avant que l’une ou l’autre des parties ne soit prete a mettre fin a la guerre. La Russie et l’Ukraine ont chacune perdu, selon une estimation, environ 100 000 soldats, tues et blesses, mais les deux esperent toujours manouvrer vers une position plus favorable.
La retraite de Kherson est une humiliation pour M. Poutine. Mais cela donnera aux forces russes une ligne plus facile a defendre le long du Dniepr. M. Poutine ne montre aucun signe de jeter l’eponge. Il a mobilise des centaines de milliers de recrues supplementaires. Certains ont ete precipites dans la bataille avec peu d’entrainement ou d’equipement pour tenir la ligne ; le reste peut etre utilise pour une nouvelle poussee l’annee prochaine.
L’Ukraine, pour sa part, espere maintenir sa dynamique. Son armee recoit des renforts cet hiver, sous la forme de milliers de recrues formees par la Grande-Bretagne et d’autres pays occidentaux. Les armes occidentales continuent d’arriver. Le 4 novembre, le Pentagone a annonce un autre paquet d’armes, d’une valeur de 400 millions de dollars, comprenant 45 chars T-72B remis a neuf et 1 100 drones. Les premieres nouvelles batteries anti-aeriennes NASAMS ont ete deployees cette semaine.
Les stocks d’armes de l’Occident ne sont pas illimites. Les armees europeennes ont profondement ronge les leurs ; meme la puissante Amerique s’inquiete d’eroder sa propre capacite a mener de futures guerres. C’est toutefois la Russie qui semble faire face aux penuries les plus immediates. Il a epuise la plupart de ses bombes de precision et de ses missiles et peine a les remplacer a cause des sanctions. Il obtient des armes fraiches de pays comme l’Iran et peut-etre la Coree du Nord. (La Chine a jusqu’a present tenu compte des avertissements americains de rester en dehors de la guerre.)
Calcul a froid
M. Poutine espere que sa campagne visant a detruire le reseau electrique ukrainien gelera le pays dans la soumission, ou du moins en fera un Etat faible et defaillant. Mais la preuve des conflits passes est que les bombardements aeriens de civils, en l’absence d’une campagne terrestre efficace, assurent rarement la victoire. Pres de 90 % des Ukrainiens souhaitent que le pays continue a se battre.
En Russie, selon le centre de sondage Levada, seuls 36% veulent poursuivre la guerre, alors que 57% sont favorables aux pourparlers de paix. Dans le meme temps, le soutien a M. Poutine reste a 79 %. Les Russes, semble-t-il, aimeraient que la guerre se termine mais, affames de nouvelles impartiales, n’en blament pas M. Poutine. Pourtant, plus il essaie de les forcer a se battre, plus il risque de perdre le soutien populaire.
Les partisans occidentaux les plus fervents de l’Ukraine pensent qu’avec le temps, l’Ukraine deviendra plus forte et la Russie plus faible. Mais M. Poutine espere que le « General Winter » relancera sa fortune d’une maniere ou d’une autre, sinon en affaiblissant la volonte de combat de l’Ukraine, du moins en rongeant la volonte de l’Occident de la soutenir, alors que les factures de chauffage gonflent en Europe.
M. Poutine pretend qu’il est pret a negocier (a partir du point de depart que l’Occident devrait reconnaitre son vol de territoire ukrainien) mais que les « maitres » occidentaux de l’Ukraine l’ont empechee de parler. Les deux parties ont eu de longs entretiens apres que la Russie s’est emparee de la peninsule de Crimee et d’une partie du Donbass en 2014. Ils se sont de nouveau entretenus au printemps, alors que la Russie assiegeait Kyiv. Mais l’Ukraine s’est opposee a de nouvelles negociations apres que le retrait de la Russie de Kyiv en avril a revele des atrocites generalisees contre des civils. Volodymyr Zelensky, president de l’Ukraine, a suggere cette semaine que les pourparlers pourraient etre relances, mais seulement si la Russie etait prete a rendre la terre ukrainienne, a payer une compensation et a accepter la responsabilite des crimes de guerre.
L’Occident est vague sur ses propres objectifs. M. Biden a parfois songe a vouloir voir M. Poutine evince du pouvoir ; a d’autres, il a parle de trouver des « bretelles de sortie » pour le dirigeant russe. Il a defini ses objectifs plus clairement dans un article invite du New York Times en mai : « une Ukraine democratique, independante, souveraine et prospere avec les moyens de dissuader et de se defendre contre de nouvelles agressions ». Notamment, cela a laisse de cote la question des frontieres de l’Ukraine. Les dirigeants occidentaux disent que c’est a l’Ukraine de decider ; leur objectif est de renforcer son pouvoir de negociation.
Plus recemment, cependant, les partisans de l’Ukraine ont semble plus precis. Dans une declaration du 11 octobre, les dirigeants du groupe des pays industrialises du G7 ont offert leur « plein soutien a l’independance, a l’integrite territoriale et a la souverainete de l’Ukraine dans ses frontieres internationalement reconnues ». Ils ont exige que la Russie « se retire completement et sans condition » de toutes les terres saisies. Entre autres choses, ils se sont engages a trouver des moyens d’utiliser les actifs russes saisis pour aider a financer la reconstruction de l’Ukraine.
« La declaration du G7 est essentiellement une demande de reddition totale de la Russie, ce qui n’est pas un resultat diplomatique plausible. La diplomatie, par definition, implique des concessions mutuelles. Il ne faut pas s’attendre a un autre traite de Versailles », declare Samuel Charap de la RAND Corporation, un groupe de reflexion americain, faisant reference aux peines punitives imposees a l’Allemagne a la fin de la premiere guerre mondiale. L’Occident, l’Ukraine et la Russie, soutient-il, devraient commencer a parler, ne serait-ce que pour jeter les bases de negociations plus substantielles a l’avenir : «Se battre et parler en meme temps devrait etre la norme».
Beaucoup ne sont pas d’accord. « Maintenez la pression. Ne soyez pas presse de tracer des lignes sur une carte. Ce serait un suicide bureaucratique. Quelqu’un le mettra sur Twitter a cote du pacte Molotov-Ribbentrop », retorque Dan Fried de l’Atlantic Council, un autre groupe de reflexion americain, faisant allusion au depecage de la Pologne par l’Allemagne nazie et l’Union sovietique en 1939.
Peu de dirigeants occidentaux remettent en question l’ambition de l’Ukraine de reconquerir le territoire perdu depuis l’invasion russe en fevrier. Beaucoup soutiendraient les efforts visant a recuperer les parties du Donbass saisies en 2014. Mais les avis sont plus partages lorsqu’il s’agit de reconquerir la Crimee. Beaucoup craignent que la perspective de perdre la peninsule ne provoque une escalade dangereuse de la part de M. Poutine.
Pour certains membres de l’administration Biden, la guerre est une question de principe : un territoire ne doit jamais etre saisi par la force, de sorte que tous les gains russes doivent etre annules. D’autres, doutant de la capacite de l’Ukraine a reconquerir beaucoup plus, pensent que le temps de la diplomatie est proche. Quoi qu’il en soit, l’Amerique n’est pas pressee d’enoncer des positions diplomatiques qui pourraient provoquer des divisions dans le camp pro-ukrainien.
Une autre preoccupation urgente est la nature des futures garanties de securite occidentales pour l’Ukraine. Ils devront etre robustes etant donne que la Russie restera probablement une menace pour l’Ukraine aussi longtemps que M. Poutine sera au pouvoir, sinon plus. Plusieurs pays d’Europe centrale et orientale sont favorables a l’adhesion rapide de l’Ukraine a l’OTAN, au motif que l’engagement de l’alliance en faveur de la defense mutuelle dissuaderait fermement la Russie. Malgre toutes ses menaces nucleaires, il s’est jusqu’a present abstenu de frapper ouvertement le territoire de l’OTAN.
L’administration Biden, cependant, se mefie de devoir etendre son parapluie nucleaire a un pays en etat de conflit latent ou reel avec la Russie. Pendant tout ce temps, M. Biden a pris soin de minimiser le risque d’un conflit direct OTAN-Russie de peur qu’il ne conduise a une « troisieme guerre mondiale ». Plusieurs membres de l’OTAN en Europe occidentale sont egalement sceptiques.
L’attention s’est donc tournee vers des arrangements provisoires ou alternatifs. En septembre, Anders Fogh Rasmussen, ancien secretaire general de l’OTAN, et Andriy Yermak, chef d’etat-major de M. Zelensky, ont propose un « Kyiv Security Compact » qui offrirait une assistance securitaire en dehors d’un pacte de defense mutuelle. Certains en Ukraine l’ont considere comme une trahison. Sur le modele du soutien occidental a Israel, dont M. Zelensky a parle, le pacte renforcerait les forces armees ukrainiennes, transformant en fait le soutien ad hoc actuel en un engagement systematique a long terme.
Les partenaires de l’Ukraine promettraient des investissements « sur plusieurs decennies » dans l’industrie de la defense du pays, des transferts massifs d’armes, des entrainements, des exercices conjoints et un soutien au renseignement. Le pacte n’exigerait ni l’assentiment de la Russie ni la neutralite de l’Ukraine. Cela n’empecherait pas l’adhesion a l’OTAN. Dans certaines circonstances, il pourrait y avoir une intervention militaire pour aider l’Ukraine. S’il etait attaque, les signataires « utiliseraient tous les elements de leur pouvoir national et collectif et prendraient les mesures appropriees, qui peuvent inclure des moyens diplomatiques, economiques et militaires ». Un groupe plus large de pays, y compris des allies asiatiques, renforcerait cette assistance militaire avec des sanctions contre la Russie, y compris des dispositions visant a « annuler » l’une des sanctions actuelles qui pourraient etre levees dans le cadre d’un accord.
Meme cela peut etre trop ambitieux pour Team Biden. Certains demandent, par exemple, quels engagements l’Ukraine prendrait, par le biais de reformes visant a renforcer la democratie, par exemple, ou a lutter contre la corruption. Le parallele avec Israel est imparfait. Entre autres choses, Israel est une puissance nucleaire et occupe des terres arabes. Pour Mykola Bielieskov de l’Institut national d’etudes strategiques, un groupe de reflexion a Kyiv, le modele israelien « ne consiste pas seulement a mobiliser nos partenaires a l’exterieur ; il s’agit aussi d’expliquer aux gens ce que signifie vivre a cote d’un voisin fou, de menaces existentielles.
Le ciel doit etre la limite
Quel que soit le modele diplomatique, le blitz russe a prouve que l’Occident devra aider l’Ukraine a creer un systeme de defense aerienne correctement integre et en couches, melangeant des avions de combat, des batteries sol-air et des armes lancees a l’epaule. Pour le moment, les armes arrivent au coup par coup et ne peuvent souvent pas echanger de donnees. On craint egalement que l’Ukraine ne manque de certains types de munitions de defense aerienne. Si cela devait se produire, la Russie pourrait alors deployer beaucoup plus de puissance aerienne pour soutenir les troupes au sol.
Les armes mixtes de l’Ukraine – un arsenal « Mr Potato Head », comme certains l’appellent – causent des problemes ailleurs. Par exemple, il ne compte pas moins de 14 types differents de pieces d’artillerie, avec une brigade moyenne operant quatre types differents. « C’est un cauchemar logistique pour eux, surtout quand on parle de munitions », explique Nick Reynolds de RUSI, un groupe de reflexion britannique. Certaines des armes s’usent mal et l’industrie de la defense europeenne, minee par des decennies de faibles depenses, est mal placee pour produire des pieces de rechange. « Les feux rouges clignotent en termes de disponibilite de ce support », ajoute M. Reynolds.
La duree de la guerre depend principalement de M. Poutine. Il est dans une impasse, a la fois en Ukraine et chez lui. Les technocrates moderes s’inquietent des tensions sur l’economie ; des « patriotes nationaux » comme Yevgeny Prigozhin, qui commande le groupe de mercenaires Wagner, ont appele a des purges de generaux soi-disant perfides.
Une pause pour jouer a la diplomatie peut convenir a M. Poutine pendant un certain temps, en particulier si cela lui permet de consolider certains gains territoriaux. Cela peut expliquer sa recente moderation de la rhetorique nucleaire et sa soudaine presentation des Ukrainiens comme des victimes de l’agression occidentale. « L’Occident jette les Ukrainiens dans une fournaise » ; La Russie, en revanche, « a toujours traite les Ukrainiens avec respect », a declare M. Poutine le 4 novembre. (Ses propagandistes et responsables, cependant, parlent toujours de « de-sataniser » l’Ukraine).
Dans tout cela, M. Poutine cherche a courtiser les hesitants, en particulier dans les pays du Sud. Il veut aussi rassurer des amis comme la Chine et l’Inde, qui ont clairement desapprouve son imprudence nucleaire. Avant tout, M. Poutine souhaite toucher un auditeur du monde riche : Donald Trump, dont les allies au Congres remettent en question l’aide americaine a l’Ukraine et qui pourrait bientot annoncer une nouvelle candidature a la presidence.
Malgre tous ses revers, M. Poutine n’est pas encore a court d’options pour persecuter l’Ukraine et tenter de diviser l’Occident. Militairement, il pourrait engager davantage son armee de l’air et mobiliser davantage de troupes. Dans la « zone grise » secrete, il pourrait saboter les gazoducs sous-marins et les connexions Internet vers l’Occident, mener des cyberattaques plus importantes, interferer avec les satellites de communication et intensifier les campagnes de desinformation. Il pouvait egalement couler des navires transportant du grain d’Ukraine. En fin de compte, il pourrait utiliser des armes nucleaires tactiques. Tout cela, cependant, couterait cher : cela rendrait la Russie encore plus paria, l’affaiblirait chez elle et pourrait provoquer de dures represailles.
Les enjeux sont plus importants pour M. Poutine que pour l’Occident. Mais ils sont les plus eleves pour les Ukrainiens, dont beaucoup se mefient de l’idee meme de pourparlers avec la Russie et considerent la victoire militaire comme leur seule option, meme s’il faut des annees pour y parvenir. Plus elle peut regagner de terres, estime l’Ukraine, plus elle a de chances de se debarrasser de M. Poutine. Pourtant, cette meme perspective inquiete de nombreux Occidentaux : une deroute de l’armee russe pourrait etre ce qui pousse M. Poutine a passer au nucleaire. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’equipe Biden a depuis longtemps cesse de parler d’aider l’Ukraine a « gagner ».
Comme elle l’a souvent fait avec Israel, l’Amerique pourrait a un moment donne essayer de limiter les ambitions de l’Ukraine. Il n’a pas besoin de le faire ouvertement; il peut simplement retenir les armes dont l’Ukraine a besoin, comme il le fait deja dans une certaine mesure. Il refuse de fournir des avions occidentaux, des missiles de defense aerienne Patriot et des missiles de frappe ATACMS a plus longue portee, de peur qu’ils n’incitent la Russie a utiliser des armes nucleaires.
Tout cela explique pourquoi certains Ukrainiens ont fait circuler un message doux-amer adresse aux troupes finlandaises en 1940 a la fin de la « guerre d’hiver » avec l’Union sovietique par leur commandant, Carl Gustaf Mannerheim. Les Finlandais largement en inferiorite numerique avaient inflige de lourdes pertes aux forces sovietiques mais avaient neanmoins du ceder du territoire parce que l’aide de leurs amis s’etait tarie, a ecrit Mannerheim, signant par ces mots : « Nous sommes fierement conscients du devoir historique que nous continuerons a remplir. ; la defense de cette civilisation occidentale qui est notre heritage depuis des siecles, mais nous savons aussi que nous avons paye jusqu’au dernier centime toute dette que nous aurions pu devoir a l’Occident.
Le sort de l’Ukraine ne depend pas seulement de la valeur de ses soldats ou de la resilience de son peuple, mais aussi de facteurs externes qu’elle ne peut controler : les calculs impenetrables du dirigeant despotique russe et le courage de ses amis. Les avantages de la guerre pour l’Occident sont deja evidents. La Russie a ete enormement affaiblie, ce qui rend le flanc de l’Europe beaucoup plus facile a defendre. Pour l’Ukraine, qui a subi d’horribles pertes, l’issue semble beaucoup moins certaine.