S’il y a jamais eu un road trip exaltant, c’est bien la route nationale de Turquie, la D915. Au total, c’est 179 km/ 111 miles traversant les montagnes pontiques en 29 virages en epingle a cheveux.

La section la plus precaire est celle des 66 miles qui comprennent des lacets incroyablement serres connus sous le nom de Derebasi Turns. A la maniere d’un serpent, les virages gravissent le mont Soganli en 13 epingles a cheveux indeniablement etroites et des pentes raides qui atteignent parfois 17%. 

Il a ete construit en 1916 lorsque les Russes ont capture la ville cotiere de Trabzon. Ils voulaient une route pour relier le nord au sud du nord-est de la Turquie. Plutot que de se salir les mains, ils ont rassemble des centaines d’habitants reticents et les ont forces a construire les 66 miles de routes de gravier a flanc de montagne a l’aide d’outils a main. Ils n’ont pas pris la peine de mettre en place des panneaux ou des garde-corps meme s’il y avait des chutes abruptes. 

Je m’y suis aventure depuis Trabzon dans le cadre d’un trajet complet de huit heures en voiture brulant du caoutchouc dans une Mazda Mazda CX-60. Ma destination finale ce jour-la etait Pertken pour prendre un ferry pour Elazig.

Je savais que je ferais l’experience d’un trajet en voiture sur la route consideree comme plus dangereuse que la route de la mort en Bolivie. Cela semblait difficile et la vue d’ensemble de la route sur le systeme de navigation par satellite de Mazda semblait inquietante.

Neanmoins, a 8 heures du matin, notant que le ciel etait nuageux et menacant de pleuvoir, je suis quand meme monte dans ma Mazda d’un blanc etincelant, imaginant a quoi cela ressemblerait sur des routes de montagne sinueuses et etroites sur le mouille.

J’ai degluti et j’ai reussi a faire le point sur mes inquietudes et a conduire intensement sur les routes goudronnees. Bientot, la ville a evolue vers le paysage montagneux le plus glorieux, parfois extremement luxuriant, d’autres fois des collines rocheuses avec des teintes de bruns, de rouges brules et de bronze avec le relief d’un motif a pois d’arbres.

Les routes se retrecissent, empruntees par toutes sortes de vehicules, y compris les habitants qui passent a toute allure sur des voitures jonchees de terre de montagne, des tracteurs, des camions, des bus et meme des motocyclistes. 

L’etendue de l’etroitesse de la route ne m’est apparue que lorsque j’ai fait face a un gros bus jaune avec nulle part ou s’echapper autre qu’une chute abrupte d’un cote. J’ai envisage de faire marche arriere pour trouver une camionnette derriere moi. Nous avons tous les trois du manouvrer en centimetres jusqu’a ce que je puisse enfin avoir assez d’espace pour depasser le bus. Vraisemblablement, la camionnette a eu plus de mal.

Pourtant, le paysage etait spectaculaire et extremement varie. Il y avait des maisons pittoresques parfois nichees dans des parties reculees des montagnes; parfois il y avait des segments verdoyants avec des minarets de mosquee sortant de la verdure. A l’oppose, il y avait aussi de vilains blocs de tours de style communiste qui servaient de rappel d’un passe laid.

J’ai traverse des rivieres et passe les plantations de the etait une surprise. Je me suis arrete pour prendre une photo panoramique des habitants cueillant et portant des sacs de feuilles de the. Ils m’ont souri et m’ont fait signe. Il s’avere que le the noir est la boisson de choix, servie dans de petits verres tout en courbes avec du sucre. Le the symbolise la bienvenue et on m’a offert du cay, prononce chai, plusieurs fois dans la journee.

Il y a des limites de vitesse, et de maniere amusante, les conducteurs sont invites a ralentir par des decoupes en carton de patrouilleurs et de voitures de police.

La route est devenue progressivement plus sinueuse a mesure qu’elle s’elevait pour epouser les montagnes. Tout est tres agreable, et meme s’il y avait des chutes de falaises, les routes de gravier etaient suffisamment larges pour que les courbes semblent gerables.

En tournant vers la gorge de Bayburt, le soleil a commence a eclairer le ciel, brisant les nuages ​​et jetant des rayons sur les rochers. C’est la que la route monte plus abruptement en serpentant autour du mont Soganli jusqu’a un sommet de 7 644 pieds d’altitude. La vision est geniale. J’etais reconnaissant que la pluie ne soit pas venue.

C’est haut, et la seule facon de monter est via les virages Derebasi – les virages en epingle a cheveux si serres que parfois je devais reculer un peu en sachant que c’etait une question de centimetres a une chute abrupte avant d’avancer dans le virage.

Plus tot, j’ai vu un motocycliste craintif faire demi-tour et je me suis demande comment les camions et les voitures sans la technologie de vision panoramique s’en sortaient.

Je pouvais entendre la salete et les pierres craquer sous les pneus, et je priais pour que les pneus adherent, surtout lorsque la pente etait sensiblement raide. C’etait passionnant, implacable et effrayant.

Juste avant de quitter les Derebasi Turns, je me suis arrete pour lire un panneau qui expliquait davantage l’histoire. Ca sonnait macabre. En quittant les Derebasi Turns, les 72 derniers kilometres (45 miles) de la route nationale vers Bayburt etaient beaucoup plus agreables.

Le paysage est devenu vallonne plutot que rocheux, avec des routes goudronnees sinueuses plus faciles a gerer. Tout autour, la vie locale continuait, des moulins a vent au sommet des collines dont les pales tournaient lentement comme pour dire, tu peux te calmer maintenant. J’ai pu descendre une vitesse.

En chemin, j’ai pu voir le chateau historique de Peretek au sommet d’une belle falaise. Il est entoure par le reservoir de Keban qui separe Elazig et Tunceli. Il a ete construit par les Urartiens qui exploitaient et s’occupaient du betail entre 890 et 560 avant notre ere et avaient besoin d’une defense.

Je me dirigeais vers la ville de Pertek pour prendre le car-ferry sur l’Euphrate jusqu’a Elazig. Demain etait un autre jour et une autre aventure sur la route le long de The Stone Road.